L'Union - Jeudi 15 Mars 2012

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Valérie Deville et Pascal Ponson : "On ne fait de l'ombre à personne"

L'entretien du jeudi. Association assurant la promotion de l'équitation sans posséder ni structure, ni équidés, Equis Reims est connu et reconnu par son savoir-faire. Sa vitrine nationale, la Tournée des As poney, se déroulera les 24 et 25 mars.

 

INLASSABLEMENT, ils œuvrent pour la promotion de leur passion : l'équitation. Bizarrement, Valérie Deville et Pascal Ponson, secrétaire et président d'Equis Reims Champagne Equitation, veillent à la bonne marche d'une association équestre qui ne possède ni installations, ni chevaux.
« On organise des concours de saut d'obstacles sans faire d'ombre aux autres clubs, affirment-ils. En fait, on fait ce que les autres ne font pas ».
Les dirigeants d'Equis se sont donc tournés vers la promotion des poneys, « départementale au début puis régionale, interrégionale et nationale avec l'organisation de la tournée des As ». Et ils ne manquent pas de projets.

Racontez-nous comment vous est venue l'idée de créer Equis ?
« Il y a huit ans, lorsque l'Arcer a été fermée, nous avons décidé de nous lancer. Quand je dis nous, il s'agissait des personnes évoluant dans le cercle d'Agnès Manet qui était monitrice à l'Arcer. Equis est articulé autour du savoir-faire d'Agnès. Notre association est composée de treize membres qui sont là depuis le début. Chacun a un rôle, s'y tient et le remplit efficacement. Cela fonctionne presque tout seul… avec les institutions, les partenaires et beaucoup de bonne volonté. Le constat a été rapide à faire : il y avait un énorme déficit dans les organisations de compétitions. La Marne détenait l'avant-dernière place des départements en terme de tours de concours. »

Pourquoi avoir choisi de porter vos efforts vers les poneys ?
« On fait ce que les autres ne font pas. La SHR (Société hippique de Reims) proposait des CSO chevaux, des concours internationaux. Nous voulions organiser mais sans faire d'ombre aux autres clubs. Dès notre deuxième année d'existence, la Marne était devenue le deuxième département le plus dynamique. Je pense, j'espère que nous avons participé à cette dynamisation. »

Vous n'avez ni club, ni équidés. Pourtant, dans les résultats de compétitions, on note des cavaliers engagés sous le nom d'Equis…
« Quelques particuliers prennent une licence chez nous. C'est purement administratif. Ils s'occupent de leurs chevaux, chez eux, dans une structure, de leurs entraînements, etc. Nous avons une quarantaine de licences Equis cette année. »

Combien de manifestations mettez-vous sur pied chaque année ?
« Au début, nous organisions quatre journées de concours. Depuis quatre ans, nous proposons trois épreuves. Une en automne, une en avril et la Tournée des As poneys sur deux jours. Cette épreuve permet de faire cohabiter le haut niveau avec l'équitation régionale. Avec les As, on a amené une vitrine dans le département. »

[ Pascal & Valérie ]
[ Pascal & Valérie ]

Cette tournée des As est une grosse organisation. La date, en janvier ou février, ne vous fait-elle pas courir un risque du fait des conditions climatiques ?
« Nous n'avons pas tellement le choix de la date. Nous sommes les derniers arrivés dans la Tournée des As et nous avons pris la date octroyée par la Fédération. Mais, c'est vrai, il y a un risque. La preuve, cette année, nous avons dû annuler l'épreuve prévue les 11 et 12 février. La météo était défavorable dans nombre de départements du nord. Il neigeait en Normandie par exemple et les parents des cavaliers engagés se demandaient s'ils pourraient repartir le dimanche soir. »

Cela a eu des incidences…
« Nous n'avons annulé qu'au dernier moment. Tout était près. Le terrain extérieur avait été préparé et pouvait accueillir l'échauffement des chevaux. Deux cents boxes démontables avaient été installés… Heureusement, nous avons rencontré beaucoup de compréhension et de soutien. La Fédération nous a ainsi donné une date pour reporter notre épreuve. Ce sera les 24 et 25 mars, la société de location des boxes en a laissé une grande partie sur place (116) avec l'accord de la Régie municipale. En revanche, nous avons dû chercher un nouveau chef de piste (celui qui devait imaginer les parcours n'étant pas disponible à la nouvelle date), un nouveau speaker. Il revient à l'organisateur de trouver ces personnes ainsi que le président du jury, les commissaires, les assesseurs. »

Pensez-vous avoir autant d'engagés pour votre nouvelle date ?
« Difficile à dire. Le calendrier est très fourni à cette période de l'année. Il y a une tournée des As pratiquement toutes les semaines (il y en a 35 sur toute l'année en France). A la date initialement prévue, nous avions 530 engagés. Les inscriptions avaient été complètes un quart d'heure après l'ouverture en ligne des engagements. Peut-être en aurons-nous moins à la fin du mois. Cela nous laissera une petite marge de manœuvre. On aimerait se limiter à 480 (*). »

La qualité de vos organisations est reconnue de tous. N'êtes-vous pas tenté de franchir une étape supplémentaire en terme de niveau d'épreuve ?
« Notre projet, c'est… de ne plus organiser la Tournée des As en hiver. Il y a trop d'incertitudes. Que nous reste-t-il ? Le printemps ou l'automne. Ce serait de toute façon une organisation en extérieur. Il faudrait donc trouver un lieu de concours qui nous permette de respecter le cahier des charges. Nous avons des idées, des pistes, des propositions… »
Propos recueillis par Yves DOGUÉ
(*) Hier matin, 342 feuilles d'engagement avaient été enregistrées.